Journal

Editorial n°273 – Juin 2017

Et maintenant…

Au moment où cet éditorial est rédigé, les élections présidentielles ont rendu leur verdict et le premier gouvernement de l’ère « Macron » est constitué, alors que les élections législatives n’ont pas encore eu lieu.

Dans un cas comme dans l’autre, FO reste fidèle à sa ligne de conduite : pas de consigne de vote et indépendance syndicale.
S’il ne serait pas raisonnable de faire dès maintenant un procès d’intention au nouveau gouvernement, nous restons évidemment très vigilants.
En effet, les annonces en matière de réforme du Code du Travail sont encore assez vagues même si l’idée générale est à la déréglementation.
Lorsque l’on entend le Président du MEDEF affirmer qu’il est « sur un nuage », tout salarié doté d’un minimum de réflexion se sent immédiatement inquiet !
Les grandes manœuvres ne tarderons pas et toutes les structures FO seront attentives dans les semaines qui viennent.
L’impressionnante mobilisation contre la première loi « Travail », de sinistre mémoire, ne pourra pas ne pas se poursuivre si un nouveau texte va plus loin encore dans l’inacceptable : une aggravation de l’inversion de la « hiérarchie des normes », qui serait applicable plus largement.
Pour mémoire, il s’agit de faire en sorte que les accords d’entreprises puissent déroger au Code du Travail et à la Convention Collective de la branche. Non seulement, c’est favoriser le dialogue social là où les syndicalistes sont les plus sensibles aux pressions de l’employeur mais, pire encore, c’est contourner les organisations syndicales en organisant des référendums auprès du personnel !
Référendum qui posera la question simplement : les sacrifices ou la fermeture ?
Ce mouvement de contournement syndical pourrait bien être beaucoup plus grave encore. L’idée de mettre fin à toute forme de gestion paritaire est présente dans le « projet » Macron : nationaliser l’indemnisation du chômage et la formation professionnelle !
C’en serait fini de notre conception de la protection sociale telle que nous la connaissons : un financement sous forme de cotisations sociales, gérées paritairement par les interlocuteurs sociaux.
Un changement profond et essentiel de ce qui fut issu du programme du Conseil National de la Résistance et que le Patronat n’a de cesse de vouloir mettre à terre…

Olivier CLARHAUT