Journal

Editorial n°275 – Décembre 2017

D’une année à l’autre…

A l’heure où ce journal sera entre vos mains, nous serons passés d’une année à une autre.

Sans faire un bilan complet de l’année écoulée, il faut reconnaître que 2017 aura été marqué par de véritables séismes dans de nombreux domaines.

En ce qui nous concerne, nous retiendrons évidemment les attaques contre le droit du travail que représentent les ordonnances. Rappelons que FO a préféré (à juste titre) discuter avec combativité avant la clôture des textes plutôt que manifester après, réussissant à obtenir des avancées et éviter certains pièges. Au final, le bilan ne nous satisfait pas, la contestation juridique de certains points restant d’actualité.

Parmi nos motifs d’inquiétude, déjà évoqués ici, figure l’évidente volonté de court-circuiter les organisations syndicales pour « fluidifier » (je cite) le fonctionnement des entreprises… Trois exemples :

  • Renvoyer le niveau de négociation de la branche vers l’entreprise, c’est placer le négociateur dans le cadre où il est le plus fragile, en l’exposant à la potentielle pression de l’employeur ;
  • Négocier dans les entreprises de moins de 20 salariés sans présence syndicale, c’est introduire un droit social « low cost » pour tous les salariés concernés qui risquent de se voir privés de certaines dispositions prévues par leur Convention Collective, au simple motif que l’employeur aura pu imposer par la force des dérogations ;
  • La possibilité d’organiser un référendum à l’initiative de l’employeur ne fait que renforcer ce danger en organisant une consultation faussée par un chantage à la fermeture de l’entreprise…

Autre tendance marquante de l’année écoulée : ce que certains ont appelé le « dégagisme » qui consiste à balayer les hommes ou les groupes qui auraient perdu leur confiance ou leur crédibilité.

A l’évidence, la généralisation n’est pas de mise et l’on serait mal inspiré de penser que l’opinion publique n’a de cesse de « jeter le bébé avec l’eau du bain » sans discernement, rejetant d’un même élan, partis politiques, institutions ou syndicats.

Pour autant, face à ce risque, il nous faut nous interroger pour affiner d’une part nos stratégies syndicales et, d’autre part, notre communication.

Face à une complexification du droit et à une versatilité de l’opinion,  nous ne pouvons faire l’économie d’une adaptation pour rester audibles, convaincants et efficaces dans la défense des salariés.

OC