Editorial n°276 – Mars 2018

DE L’ADHESION A UN SYNDICAT

Se syndiquer n’est pas une démarche anodine. Ni assurance, ni abonnement, l’adhésion à un syndicat possède une signification bien plus large. De temps à autre, il nous semble utile, ne serait-ce que pour les nouveaux adhérents pour qui nous n’avons pas encore eu l’occasion de le faire, de rappeler certains éléments fondamentaux…

Au cœur des droits essentiels des salariés, la liberté syndicale est double : Liberté individuelle (défendre ses droits et ses intérêts par l’adhésion au syndicat de son choix) et liberté collective (créer un syndicat professionnel).

Elle est constitutionnellement protégée au plan national (alinéa 6 du préambule de la Constitution de 1946 qui énonce que « tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhère au syndicat de son choix ») mais aussi au plan international, tant au niveau de l’Organisation Internationale du Travail qu’au plan européen, notamment par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme.

Cela étant posé, aux salariés qui pourraient craindre des conséquences négatives sur leur contrat de travail, nous rappelons que se syndiquer reste confidentiel.

L’activité syndicale est structurée autour de deux axes :

• l’information et l’assistance des adhérents, ce que l’on peut résumer en une formule : faire connaître les droits pour les faire respecter,
• la négociation entre interlocuteurs sociaux pour rédiger (et signer si possible) des accords collectifs (dans l’entreprise ou la branche) qui apportent des améliorations favorables aux salariés.

Dans les deux cas, c’est bien l’intérêt des salariés qui est au premier rang de nos préoccupations.

Par conséquent, l’adhésion à un syndicat a également deux composantes, qu’il faudrait pleinement intégrer lorsque l’on signe un bulletin d’adhésion : ce que le syndicat apporte à l’adhérent mais aussi l’acte de solidarité qu’exprime celui-ci pour renforcer l’action du syndicat.

Revenons sur un terme qui a son importance : l’adhésion à un syndicat. Adhérer représente une volonté de devenir membre d’un collectif dont on partage les idées mais aussi l’approbation des valeurs et des principes de la structure que l’on rejoint et dont l’on devient l’une des composantes.

La solidarité prend ici pleinement son sens car elle s’exerce dans les deux sens, dans l’intérêt mutuel des deux parties.

Ainsi, la pratique qui consiste à adhérer à un syndicat au moment précis où l’on a besoin d’informations ou dans l’urgence d’une situation de crise, pour se désengager l’année suivante une fois le problème réglé, nous parait relever d’une démarche opportuniste, qui rompt complètement avec le principe évoqué plus haut.

Bien évidemment, l’adhésion syndicale est une démarche libre qui ne repose que sur la volonté du salarié mais qui, selon nous, doit être éclairée par la prise en compte de tous les paramètres. En d’autres termes, adhérer en pleine conscience de ses droits et devoirs…

OC